Article publié le 2 décembre 2011.
Entretien professionnel : refusons les contrats individuels, revendiquons collectivement pour nos carrières !
Entretien professionnel : refusons les contrats individuels, revendiquons collectivement pour nos carrières !
Depuis un mois, la direction communique abondamment pour mettre en œuvre la campagne 2011 des entretiens professionnels. Institué l’année dernière, l’entretien professionnel « nouvelle formule » remplace et fusionne l’entretien annuel d’évaluation et la partie notation instaurés en 2002, sans changer la philosophie du dispositif. Celui-ci repose d’une part sur l’assignation d’objectifs individuels si possible « quantifiables » et d’autre part sur l’instauration de majorations ou réductions d’ancienneté différenciées, dont l’enveloppe globale est contrainte par un système de quotas interdisant a priori de « récompenser » collectivement les agents.
L’intersyndicale dénonce depuis sa création les méfaits de ce système dont la direction veut faire un de ses outils essentiels de management :
- casse du travail collectif et de la culture du service public ;
- contractualisation des rapports entre les agents et leur hiérarchie ;
- introduction progressive d’un salaire « au mérite » ;
- isolement et mise en concurrence des agents, avec comme conséquence un accroissement des risques psychosociaux et organisationnels.
La campagne 2011 est mise en œuvre dans un contexte de restructurations incessantes décidées sans concertation par la direction et de baisses continuelles de moyens imposées par le gouvernement. Celles-ci conduisent à une détérioration générale de la qualité des travaux et des conditions de travail des agents :
- Dans tous les services, et plus particulièrement ceux – de plus en plus nombreux - touchés par les restructurations, les agents travaillent dans l’incertitude de ce que deviendront à court et à long terme leurs postes et leurs missions.
- De plus en plus d’agents, notamment C ou B, sont bloqués sur leurs postes et considérés par la direction comme « variable d’ajustement » pour pallier l’insuffisance des effectifs dans les services que la direction a elle-même contribué à vider.
- À l’intensification du travail liée aux baisses d’effectifs, s’ajoute celle due à toutes les tâches administratives que doit maintenant effectuer chaque agent en supplément, voire à la place, de l’exercice de ses missions : gestion administrative des horaires et des congés (GTA), remplissage de tableaux de bords et autres outils nocifs de contrôle du temps de travail (Soft), et pour les encadrants, « accompagnement au changement » ou encore… préparation des entretiens professionnels !
Dans le même temps, les agents ne bénéficient pas de la reconnaissance de leur travail qu’ils sont en droit d’attendre de la part de la direction :
- De trop nombreux agents, et en particulier dans la catégorie C, sont bloqués depuis plusieurs années dans le dernier échelon de leur grade et la direction de l’Insee ne répond pas à leurs revendications d’amélioration des grilles de fin de carrière malgré nos nombreuses sollicitations.
- Dans tous les corps, les taux de promotion pour les passages de grade demeurent parmi les plus faibles du ministère et n’évoluent pas d’une année sur l’autre ; ils sont donc nettement insuffisants pour permettre à tous les agents de bénéficier d’une progression linéaire de leur carrière, et la direction ne fait aucun effort pour négocier de meilleurs taux auprès du ministère.
- De la même façon, les possibilités offertes aux agents d’accéder au corps supérieur sont de plus en plus en restreintes, du fait d’un nombre trop limité de places offertes dans les concours internes, ou de conditions de concours particulièrement défavorables pour les agents en poste à l’Insee. Là encore, la direction trouve toujours un prétexte pour ne pas mettre en place les mesures demandées massivement par les agents, comme la création d’un concours interne spécial de B en A.
Les agents de l’Insee accomplissent leurs missions dans un cadre collectif et doivent donc bénéficier collectivement de la reconnaissance de leur travail, par des mesures générales d’amélioration de leurs carrières.
Ils ne peuvent accepter de se voir assigner des objectifs individuels, qu’ils seront dans l’incapacité de remplir dès le lendemain, quand de nouvelles décisions viendront remettre en cause leur avenir ou les moyens dont ils disposent pour accomplir leurs missions.
De même, ils ne doivent pas attendre une éventuelle « réduction d’ancienneté » attribuée individuellement sur la base de critères arbitraires pour voir leur travail reconnu et leur carrière s’améliorer durablement.
C’est pourquoi nos organisations syndicales se mobilisent cette année encore pour mettre en échec le système de l’entretien professionnel, qui ne met pas en valeur le service public de la statistique tel que nous le concevons et qui ne répond en rien à nos revendications d’augmentation de salaires, de progressions de carrières et d’amélioration des conditions de travail.
Nous appelons les personnels à se réunir et à décider collectivement des démarches que nous proposons :
- Boycott de l’entretien professionnel ;
- Refus de signature ;
- Apposition d’autocollants revendicatifs :
Syndicats nationaux CGT, CFDT et SUD de l’Insee
Campagne contre les contrats individuels d’objectifs
et pour l’amélioration générale des carrièresNous accomplissons nos missions dans un cadre collectif de service public et refusons de nous engager dans des contrats individuels d’objectifs. La reconnaissance de notre travail doit passer par des mesures générales d’amélioration de nos carrières et en priorité : la mise en place du 8ème échelon de la catégorie C et d’un plan massif de qualification de C en B ; la création d’un concours interne spécial de B en A ; l’augmentation des taux de promotions pour les passages de grades et des places offertes aux concours pour les passages de corps.
Contactez vos organisations syndicales et participez aux HMI qui seront organisées dans nos établissements !
Paris, le 2 décembre 2011