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Article publié le 14 juin 2021.

Les agent.e.s de l’Insee sont une richesse à valoriser et non un coût à réduire !!

Modalités de retour sur site

Suivant le flash RH du 31 mai, il est écrit dans le dernier compte rendu de CODIR que le télétravail passera à 3 jours recommandés par semaine à compter du 9 juin, puis à 2 jours recommandés de télétravail par semaine à compter du 1er juillet si la situation sanitaire le permet et enfin, le retour au régime de droit commun est envisagé à partir du 1er septembre, si la situation sanitaire le permet également.

La lecture que nous faisons de ce compte rendu ainsi que du flash RH est que les agents peuvent revenir jusqu’à 2 jours par semaine à compter du 9 juin, mais ce n’est pas une obligation. Il y a une vigilance à avoir sur des unités où le retour sur site serait interprété comme obligatoire par la hiérarchie. Hormis les unités nécessitant une part de présentiel, il n’y a pas d’obligation de revenir sur site dans l’immédiat. Les agents qui subiraient des pressions de leur hiérarchie pour revenir sur site sont invités à nous le faire remonter.

Nouvelle circulaire télétravail

Le document préparatoire qui sera présenté au groupe de travail du Comité Technique de Réseau (CTR) du 15 juin pour un vote de la nouvelle circulaire au CTR du 1er juillet propose jusqu’à 2 jours de télétravail hebdomadaire + 12 jours flottants dans la limite de 3 jours de télétravail dans une même semaine. CGT et SUD vont défendre la préservation des collectifs de travail et des conditions de travail de tous les agents, qu’ils optent pour le télétravail ou non.

Concernant le remboursement des frais engagés par les agents en télétravail, c’est une question que CGT et SUD portent depuis le début de la crise sanitaire aussi bien au niveau Insee, qu’au niveau ministériel et Fonction Publique. La DGAFP vient de proposer un remboursement plafonné à 10€ par mois dans le cadre d’un dialogue social en cours sur le télétravail dans la Fonction Publique. Ce n’est absolument pas suffisant ! Nous demandons que l’administration fasse enfin le nécessaire pour couvrir les frais des agents, notamment en électricité et équipement, comme c’est déjà le cas dans de nombreuses grandes entreprises privées.

Retour sur la campagne Duerp :

Le recueil des risques apparaît souvent fastidieux aux agents et il faut avouer que le fichier Calc présentant le document unique est peu engageant. En outre, quand il saute aux yeux que de nombreux problèmes de mal-être viennent de réorganisations qui viennent elles-mêmes de suppressions de postes dictées par une logique purement comptable et que le rôle du GT DUERP doit se limiter à trouver des pistes d’améliorations tout en tenant pour acquis ce contexte, ça peut donner l’impression que l’administration nous demande de l’aider à trouver des idées pour faire passer la pilule de ses restructurations, alors que du point de vue de CGT et SUD, ce qu’il faut, c’est arrêter de supprimer des postes, voire en créer. Cependant, le document unique présente l’utilité de répertorier les risques collectifs dans une base sur laquelle les représentants syndicaux peuvent s’appuyer pour étayer leurs revendications dans le dialogue social. Il est donc utile que les agents prennent le temps de le remplir et encore plus important ne pas oublier de le valider.

Les axes privilégiés pour l’établissement du plan d’action et de prévention (PAP) à Caen sont la réorganisation du SSNE, les troubles musculo-squelettiques et l’ensemble des risques cotés B, y compris les risques liés au Covid et certains risques du pôle PPI et de la DEM.

Les axes pour le PAP de Rouen sont les risques COVID et les TMS qui concernent tous les agents cotés B, et 4 risques cotés B : 1 pour les enquêteurs, 1 pour les superviseurs et 2 pour les managers de proximité.

Du fait du calendrier bouleversé par la crise sanitaire, nous avons dû cette année travailler dans l’urgence. A Rouen, des risques de mal-être décrits par le collectif ont été cotés en D alors qu’il y a juste quelques années le duerp mettait l’accent sur ceux-ci. Cela a donné l’impression qu’on précipitait l’établissement du PAP pour permettre une présentation rapide en Codir alors que les CHS où ils vont être présentés et votés ne sont prévus qu’en septembre !

Vigilance sur les mobilités

Alors qu’une campagne de mobilité interne des B et C est en cours, CGT et SUD tiennent à rappeler que des campagnes précédentes, aussi bien pour les A que pour les B et C, ont donné lieu à des pratiques que nous avons contestées lors de réunions de dialogue social. Des agents ont en effet subi des pressions pour quitter leur poste, sur lequel ils donnaient entièrement satisfaction. Nous n’accepterons pas que de telles pratiques se renouvellent.

Informatique

Durant une semaine, l’informatique à l’Insee a connu une défaillance majeure impactant le travail quotidien des agents. Cet épisode difficile arrive dans un contexte où l’informatique à l’Insee a été centralisée et où les outils ont été regroupés dans des outils eux-mêmes régulièrement défaillants, comme Coltrane. Ainsi, les agents du SSNE et de PPI ont eu à subir ces derniers mois et années une succession de pannes impactant l’outil Coltrane, rendant leur travail plus pénible sur fond de productivité affaiblie, avec des interlocuteurs dans les entreprises souvent fatigués qu’on leur demande de répondre sans que ce soit possible. Ce nouvel épisode, bien plus grave, ne fait que confirmer nos inquiétudes sur les choix de hiérarques guidés par les seules suppressions d’effectifs et leurs conséquences néfastes sur le quotidien d’agents qui n’ont demandé qu’à faire leur travail correctement !

Le problème informatique impacte également le site Sirene. Les liasses n’arrivant pas ou très tard. Sachant que les créations doivent être traitées en 24h, lorsque les liasses arrivent les agents doivent tout stopper (aide à d’autres sites sur des liasses en stock) pour faire le maximum afin que les délais soient respectés. Et quand le système est très très lent, c’est plutôt compliqué à gérer.

Point d’étape sur la réorganisation du SSNE

Ce 10 juin s’est tenu un groupe de travail du Comité Technique de Service Déconcentré (CTSD) consacré à la réorganisation du SSNE effective depuis le 1er octobre et censée être pleinement opérationnelle en 2022. Nous avons noté un changement de ton par rapport au passé et nous tenons à remercier le nouveau chef du SSNE pour cette plus grande ouverture au dialogue.

L’administration a voulu créer des postes d’experts pour offrir un parcours professionnel pour les B, partant du constat que les postes de chefs d’unités avaient du mal à trouver preneurs. L’idée était de développer l’attractivité du SSNE. Or, ces postes d’experts ont eux-mêmes du mal à être pourvus, tant et si bien que ces postes créés pour offrir une évolution aux gestionnaires confirmés, ont quelquefois été pourvus par des nouveaux. Parfois, dans certaines divisions, les cadres sont eux-mêmes nouveaux. Or, l’administration a choisi, malgré nos demandes lors de précédentes réunions de dialogue social, de mettre en place sa réorganisation sans délai alors même que se surajoutait à ce contexte de turn-over important la crise sanitaire. C’est cet empressement entêté qui mène à la situation que nous connaissons aujourd’hui et nous le déplorons. Car la redistribution des enquêtes entre les divisions a produit des distorsions de charges de travail et d’organisation alors même que la crise sanitaire compliquait le travail des agents tout en instaurant un terrain anxiogène.

L’administration a conscience de ces problèmes, puisqu’elle nous a dit qu’il faudrait corriger les déséquilibres constatés, clarifier le rôle des experts et améliorer l’accompagnement des nouveaux ainsi que les kits de transfert pour faciliter la redistribution des activités. On aurait aimé qu’elle y pense avant, car ce sont les agents qui en paient aujourd’hui le prix dans leur quotidien ! Et ces corrections devraient intervenir à la marge, car l’administration ne veut pas prendre le risque de perturber à nouveau les collectifs en ouvrant tous les postes à l’occasion d’une nouvelle réorganisation. Ainsi, s’il va être proposé de changer le nom du SSNE et de ses divisions, le contour des divisions va être maintenu tout en tentant de créer des passerelles entre elles.

Trois collègues du SSNE étant admissibles à un concours (dont 2 experts), ils seront remplacés temporairement par des CDD qui seraient mis sur des postes de gestionnaires. Nous nous inquiétons de ces recours à des CDD pour absorber des charges de travail temporaires. Ce sont les suppressions de postes successives qui ont mené à cette situation, car avant ces suppressions, ces charges étaient absorbables par les collectifs composés de fonctionnaires. L’administration en est consciente, puisque dans sa note de bilan intermédiaire, elle dit vouloir reconstituer les collectifs de travail. Pourtant, il y a bien au final une substitution de CDD à des postes de fonctionnaires. Afin donc d’aider l’administration dans son objectif de reconstitution des collectifs de travail, nous demandons que des fonctionnaires soient embauchés pour rétablir une situation plus sereine quant à l’équilibre entre charge de travail et ressources en personnel.

Nous avons en conséquence demandé comment s’inscrivait cette réorganisation dans le contexte de suppressions d’effectifs et si elle était un outil pour réduire les effectifs, car les suppressions de postes concomitantes ne passent pas inaperçues. Nous notons en effet que la baisse des effectifs à l’INSEE s’effectue essentiellement par le non-remplacement des départs à la retraite. Ainsi en 2021, on pourrait, en fonction de la mobilité, avoir 3 des 7 départs à la retraite du service qui ne seraient pas remplacés. Sachant que les deux prochaines années, le nombre de départs à la retraite sera très proche, c’est potentiellement 9 postes qui peuvent disparaître sur 3 ans, soit 16 % de l’effectif actuel en gestion dans le service. Si on ne s’intéresse qu’à la population touchée par ces suppressions, à savoir les gestionnaires, cela représente 21 % de ses effectifs. Il nous a été répondu que la charge de travail calculée par l’ancien chef du SSNE était stable et que la programmation des travaux était la même, donc qu’il n’y avait pas d’objectif caché de suppression de postes. On nous a dit ensuite que la DR devait cependant prendre sa part dans les baisses d’effectifs de l’Insee et que ça incluait le SSNE mais sans que ça ait de lien particulier avec la réorganisation.

Nous notons qu’il y a quelques années, il pouvait y avoir des gains de productivité, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui et ce d’autant moins avec la concentration de toutes nos applications sur un site, qui produit l’effet inverse avec des périodes de plus en plus fréquentes où les outils sont indisponibles. Cela conduit à une perte de temps de travail, avec par exemple l’impossibilité de travailler sur une autre enquête quand le site d’une enquête est en panne, comme ça pouvait être le cas avant. En mettant tous ses œufs dans le même panier informatique, l’Insee crée une insécurité quant à sa capacité à produire ses données. Et en réduisant les effectifs de façon déraisonnable, il crée des situations de concurrence entre cadres cherchant à attirer dans leurs équipes les éléments les plus expérimentés au détriment de l’organisation collective. Dans le contexte récent où les délais de collectes de l’enquête mensuelle de branche raccourcis mettent les divisions spécialisées dans l’obligation de sanctuariser chaque mois 2 jours pour fiabiliser les résultats des séries et les commenter, cette insécurité informatique couplée aux problèmes organisationnels pose question. Y a-t-il un projet pour l’Insee au-delà des suppressions d’effectifs ?

Nous demandons que les politiques néfastes de réduction d’effectifs de fonctionnaires à l’Insee cessent sur-le-champ. La Fonction Publique n’est pas un coût, elle est une richesse au service du bien commun, que ce soit à travers ses missions ou à travers les possibilités qu’offre son déploiement territorial en termes d’inclusion de populations sur le marché du travail ou de redistribution des richesses.
Nous demandons en outre qu’au niveau de l’institut soit engagée une réflexion globale sur la fragilité de notre informatique.

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