Article publié le 12 juin 2024.
La Conquérante ! La newsletter de la section CGT Insee Normandie N°3 Juin 2024
Après le choc des Européennes, la maltraitance sociale doit cesser !
Ne nous y trompons pas, les travailleurs ont déjà essayé l’extrême droite au pouvoir et la subissent aujourd’hui dans plusieurs pays du monde. L’extrême droite en action, c’est encore plus de casse sociale au profit du patronat, c’est l’urgence climatique mise sous le tapis, c’est l’éducation, la culture et les libertés bafouées ! Partout, l’extrême droite est un poison pour les travailleurs ! Une seule solution : le vote pour le Nouveau Front Populaire !
Rapport de l’Inspection générale « Bilan du télétravail à l’Insee »
Le rapport de la mission de l’Inspection générale sur le télétravail à l’Insee est paru fin avril 2024.
Quelques éléments tirés du rapport :
– 90 % des agents font du télétravail en octobre 2023, ils prennent en majorité 2 jours fixes par semaine.
– En moyenne annuelle, le taux de télétravail a fortement augmenté entre 2019 et 2022, passant de 2 % à 26 %, soit 3 % des journées travaillées en 2019 et 36 % en 2022. En revanche, il baisse légèrement depuis cette date : il est ainsi tombé de 26 % en 2022 à 24 % en 2023 (33 % des journées travaillées).
– Le télétravail engendre une baisse du nombre de journées de récupération.
– Le taux de présence sur site par jour s’établit à un peu moins de 50 %.
– Les cadres ont été interrogés sur la productivité de leur équipe. Sur cette question, quand ils se prononcent, c’est majoritairement pour une stabilité de la productivité.
– 91,3 % des femmes télétravaillent, contre 87,6 % pour hommes.
Le rapport ne permet pas d’établir une corrélation entre taux de télétravail et impact sur la productivité.
Les recommandations sont peu nombreuses : on retiendra principalement qu’il est conseillé de réaliser une nouvelle mission d’ici 3 à 5 ans !
Analyse de la CGT
Pour rappel, il est possible de télétravailler à l’Insee depuis 2017, suite à la parution d’un décret « fonction publique », en 2016. La CGT était alors assez réservée sur le sujet, notamment parce que le télétravail induit une fragilisation du collectif de travail et un isolement des agents.
Même s’il a pris de l’essor depuis la crise du Covid-19 et qu’il est apprécié par un certain nombre d’agents, des zones d’ombre persistent et des risques existent toujours dans sa mise en œuvre. Parmi eux, on peut citer la perte de la convivialité et la difficulté de l’insertion des nouveaux arrivants au sein des équipes.
Un accord télétravail a toutefois été signé en 2021 par la CGT dans la fonction publique. Il faut veiller à ce qu’il soit bien appliqué.
Il est nécessaire que le télétravail ne soit pas simplement « informel », mais bel et bien encadré afin d’obtenir de nouveaux droits relatifs à cette nouvelle forme d’organisation.
Le télétravail ne doit pas servir de prétexte à l’employeur pour réduire la surface octroyée aux bureaux, ce qui faciliterait à terme la mise en place d’espaces tels les « flex-office » ou les « open-space ».
La CGT revendique :
• Une prise en charge des équipements liés au surcoût du télétravail, à la fois ceux liés purement à la bonne réalisation des tâches, à savoir : siège et souris ergonomiques, deux écrans au besoin, repose pied… L’absence de ces matériels pouvant engendrer des soucis de santé, migraines oculaires ou TMS ; et à la fois les coûts annexes tels le chauffage, la consommation d’eau et l’électricité, l’abonnement interne. Les 2,88 € par journée télétravaillée sont loin d’être suffisants.
• Un véritable temps de déconnexion, pour éviter un débordement sur la vie personnelle, et notamment établir des règles sur les plages horaires de travail, qui doivent être respectées par tous et avant tout par la hiérarchie.
• Une formation de tous les agents sur le télétravail et un examen personnalisé pour adapter au mieux les conditions de travail de chacun à la maison (handicap…).
Pour aller plus loin, vous retrouverez les conclusions de l’Observatoire du télétravail, lancé par l’UGICT-CGT, sur le lien suivant : https://ugictcgt.fr/observatoire-du-teletravail-enquete-2023/
Action sociale : fonctionnement, prestations et revendications de la CGT
Bientôt l’été, l’arrivée des grandes vacances et les déménagements avant la rentrée scolaire…
Saviez-vous que l’action sociale du ministère propose un certain nombre de prestations à destination de l’ensemble de ces agents ?
La CGT Finances a, à ce titre, publié et mis à jour en 2024 la brochure « action sociale » qui reprend l’ensemble de ces prestations, en matière de logement, de restauration, de vacances et de « petite enfance », ainsi que les prestations interministérielles.
Vous y trouverez également les revendications de la CGT prestation par prestation.
Nous militons bien évidemment pour le maintien de ces aides, voire leur élargissement pour répondre aux besoins de toutes et tous.
https://www.cgtfinances.fr/IMG/pdf/brochure_as_2024_version2_1_.pdf
La nouvelle Circulaire sur les Conditions de travail des Enquêtrices et Enquêteurs
(NCEE)
D’ici la fin 2024, la circulaire sur les conditions de travail des enquêtrices et enquêteurs (NCEE) va être revue. Une série de réunions est prévue entre la direction et les représentant·e·s du personnel.
La première a eu lieu le 22 mars, la seconde le 5 avril. Il devrait y en avoir environ cinq au total et chacune abordera une thématique particulière.
Mais comme d’habitude, le contour des modifications souhaitées par la direction reste floue et elle ne se préoccupe que trop peu des demandes et interrogations faites par les syndicats.
Pour rappel, la CGT maintient son point de vue concernant un certain nombre de sujets cruciaux pour lesquels il faudra obtenir des avancées, à savoir :
• la revalorisation salariale, avec une révision des grilles indiciaires ;
• la Cdisation des enquêtrices avant la fin de leur deuxième CDD de 3 ans ;
• la mise en place d’un accès continu des enquêtrices et enquêteurs aux données Opale, et une meilleure comptabilisation des temps ;
• pour les passages en catégorie 1 par liste d’aptitude, l’ancienneté comme critère prioritaire ;
• la création d’une indemnité de travail à domicile ;
• des dispositifs de sortie du réseau plus simples ;
• des parcours de formation renforcés, notamment pour l’utilisation des outils informatiques.
Actualités normandes
Walking desk or not Walking desk ?
Encensés par les uns, méprisés par les autres, sont-ils vraiment intéressants pour notre santé ?
Revenons aux recommandations des autorités sanitaires concernant l’activité physique, dont il faut distinguer deux facettes. D’une part, on nous conseille de limiter nos périodes de sédentarité. En tant que travailleurs de bureau, nous sommes particulièrement exposés à ce risque. Nous sommes donc incités à faire des pauses toutes les deux heures (idéalement toutes les demi-heures), à nous lever régulièrement ou, pourquoi pas, travailler debout ou en marchant. De ce point de vue, les tapis de marche sont une solution intéressante pour effectuer un grand nombre de tâches informatiques sans être sédentaire.
D’autre part, les autorités sanitaires nous enjoignent de pratiquer 30 minutes par jour d’exercice physique. Plus précisément, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande chaque semaine entre 150 et 300 minutes d’activité physique d’intensité modérée, ou entre 75 et 150 minutes à intensité élevée, par tranche de 10 minutes minimum.
Mais qu’est-ce qu’une activité physique modérée ? C’est celle qui accélère légèrement notre cœur et notre respiration, par exemple marcher entre 5 et 6,5 km/h. Ainsi, notre corps est fait pour bouger, mais il doit aussi être « poussé » un peu chaque jour pour ne pas s’encrasser et contribuer à prévenir de nombreux maux de notre époque. Les bénéfices de l’activité sont tellement nombreux, en prévention et en traitement, qu’on en parle maintenant comme d’un médicament !
En résumé, marcher à 1,5 km/h ou à 6 km/h n’apporte pas les mêmes bienfaits.
L’usage du walking desk ne peut se substituer à un véritable exercice physique.
80ème anniversaire du débarquement : la direction nie la situation exceptionnelle !
Tous les 6 juin, Caen et ses alentours sont bloqués, du fait du dispositif de sécurité mis en place par la préfecture dans le cadre des nombreuses commémorations liés au débarquement. Cette année, ce dispositif était d’autant plus contraignant que l’on fêtait le 80ème anniversaire du débarquement. Nous avons donc demandé à la direction que soit octroyée aux agents la possibilité de poser au moins une journée de télétravail exceptionnel. La direction n’a pas souhaité donner suite à notre demande, estimant sûrement que la situation n’était pas exceptionnelle. On se demande donc bien ce qui peut être exceptionnel si un 80ème anniversaire du débarquement ne l’est pas !
Pour aller plus loin...
Où en sont les négociations sur la future mutuelle ?
Retrouvez le compte-rendu de la dernière séance de négociation du 30 avril 2024, en cliquant sur ce lien !
https://www.cgtfinances.fr/IMG/pdf/echo_nego_psc_8.pdf
Et celui du 14 mai 2024 :
https://www.cgtfinances.fr/IMG/pdf/echo_nego_psc_9.pdf
Idée de lecture pour cet été : la BD les Amiantés du Tripode
Cette bande dessinée retrace l’histoire du bâtiment du Tripode, construit à Nantes sur l’île Beaulieu en 1972. Il est rempli d’amiante et ce n’est qu’en 1978 que la prise de conscience a lieu : la présence d’amiante est fortement dénoncée par les syndicats et un collectif se crée. Par la suite, les personnels vont également faire pression et l’administration décide l’évacuation du bâtiment en 1992, soit environ un millier d’agents. Au gré des affectations et des mutations, ce sont 1800 agents de l’Insee, du Trésor Public et du ministère des Affaires étrangères qui ont été intensément exposés au flocage d’amiante dans cette tour. La CGT Insee contribuera fortement au mouvement tout au long de ces années, ainsi qu’à l’accompagnement et la défense des agents.
Il faudra attendre 2005 pour que cette tour soit détruite. Entre-temps, surviennent de nombreux décès, des agents en bureau mais également des agents entretien ; un suivi médical est donc lancé et l’exposition à l’amiante est reconnue en maladie professionnelle. Certains agents ne seront indemnisés que sur le tard, à partir de 2016 !
Le combat se poursuit, pour que l’étude épidémiologique continue et que le site soit classé en « site amianté ».
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous procurer ce magnifique ouvrage ! Disponible dans toutes les bonnes librairies !
Agenda
Une HMI nationale aura lieu le 13 juin de 13h à 15h à destination des enquêtrices et enquêteurs.
La prochaine réunion de pseudo « dialogue social » aura lieu le 25 juin. Il s’agira d’un groupe de travail en formation spécialisée (FS), qui examinera les propositions des 3 sous-groupes du projet « Bien-être au travail ».
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Matthieu Boivin à Caen-
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