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Article publié le 31 mars 2022.

Inédit : la direction boycotte le « dialogue social » !

Depuis le début de l’année, la direction semble décidée à ne plus mener un véritable dialogue social avec les représentants élus du personnel. Le CTR (comité technique de réseau) prévu aujourd’hui est le point culminant d’une série d’incidents provoqués par l’administration de l’Insee.
Ce serait risible si ça n’avait pas de graves conséquences sur les agents de l’institut. Il y a de vrais sujets d’actualité pour lesquels la direction, faute d’écouter les agents, prend de mauvaises décisions.

Réforme du concours contrôleurs : on tire d’abord, on fait les sommations ensuite

Le 1er mars, la direction nous présente un projet de bouleversements des concours de contrôleurs (externe, interne normal et spécial). Il s’agit clairement à ce stade d’un projet en cours, d’ailleurs des tests étaient débutés simultanément.
Les changements ne sont pas anodins : notamment il est prévu de renforcer le poids de l’oral, basé sur un dossier de type « RAEP »(reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle), quasiment un entretien d’embauche. L’ensemble des syndicats présents émettent de sérieuses réserves sur ces changements, la direction semble à ce stade ouverte à la discussion.
Or, nous découvrons (comme tout le monde) le 30 mars sur insee.fr que l’arrêté fixant les nouvelles modalités du concours a été signé et publié, sans aucune modification suite à la réunion de dialogue social. Et pour cause : l’arrêté est signé par le DG de l’Insee à la date du 25 février !
C’est incroyable mais vrai : la direction a fait mine de discuter avec les syndicats d’un texte qui en réalité était déjà signé !

C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase mais la situation était déjà dégradée.

Des formations annulées pour raisons budgétaires ?

Des bruits ont couru selon lesquels l’Insee avait d’ores et déjà dépensé le budget déplacement de l’année 2022. Ces rumeurs (parfois rapportés par des cadres de haut niveau) étaient exagérées.
Mais dans ce contexte, la note du 21 mars intitulée « passage des formations en distanciel », dans laquelle était écrit « afin de préserver au mieux l’enveloppe 2022 allouée aux déplacements les formations se tiendront en distanciel, sauf exception dûment motivée » a été lue… telle qu’elle a été écrite finalement.
En groupe de travail, la direction a d’abord tenté d’expliquer que cette mesure était dans un souci d’« inclusion » (anticipant semble-t-il des conclusion d’un groupe de travail qui vient de se mettre en place !) avant d’affirmer contre l’évidence que les formations pourraient continuer à se donner en présentiel quand c’était nécessaire.
La réalité est qu’aujourd’hui des formations programmées sont dans l’attente, ne sachant pas si elles pourront se tenir normalement. Certaines ont déjà été annulées.

Ces annulations sont apparemment dues au problème du budget de frais de déplacement. Lors du GT du 22 mars, la direction dément, selon eux il n’y a pas de problèmes de budget contrairement à ce qui est indiqué dans des compte rendus des comités de direction régionaux.

Grilles des B et C : la confusion

Les récentes modifications des grilles des C et la bonification indiciaire obtenue fin 2021 ont eu une conséquence fâcheuse, découverte par les collègues qui viennent de réussir les concours internes : dans certains cas, les adjoints qui ont réussi le concours de contrôleur ont constaté que leur avancement indiciaire serait moins rapide que s’ils étaient restés C !
L’ensemble des syndicats ont alerté la direction, qui n’était pas au courant de cette anomalie. Les grilles elles-mêmes ne sont pas du ressort de l’Insee, mais nous avons travaillé à une mesure transitoire pour que les collègues aujourd’hui au Cefil ne soient pas perdants. Lors d’un groupe de travail, la direction semblait ouverte à un dialogue sur le sujet.
La veille du CTR, la direction nous informe que la proposition de reclassement que nous demandions n’était pas possible. On ne sait pas s’ils vont proposer une solution alternative.

Voilà pourquoi nous avons décidé de ne pas participer à la réunion de "dialogue social" de ce matin. Le syndicat CFE-CGC de l’Insee s’est associé à notre boycott.

Nous avons lu la déclaration suivante avant de quitter la salle :

Au moment où nous préparions ce CTR nous avons découvert qu’un arrêté daté du 25 février était mis en ligne sur insee.fr. Cet arrêté modifie les modalités des concours de contrôleur.
C’est très curieux, car la première fois que la direction a évoqué ce sujet avec les représentants du personnel c’était à un groupe de travail du 1er mars 2022. Dans ce groupe de travail, on nous a présenté ce projet comme amendable, on nous assurait que des tests étaient en cours et que, bien entendu, le texte serait voté en CTR.
En réalité nous parlions d’un arrêté déjà signé par le Directeur Général.
Faire semblant de nous demander notre avis, on n’osait pas l’imaginer.
De qui vous moquez-vous ? !!!
Depuis le début de l’année, les conditions d’un dialogue social normal ne sont pas réunies. En témoigne la série d’incidents intervenus sur la tenue du CHSCT-S et sur la note sortie sur l’organisation des formations conditionnées par la réduction de budget sur les frais de déplacements.
Et nous en oublions certainement quelques-uns.
Et là quelques heures avant la tenue du CTR, les élu-e-s reçoivent un document sur les grilles B et C avec une fin de non-recevoir sur la possibilité d’un transitoire sur le reclassement des adjoints administratifs ayant réussi le concours interne.
Il semblerait que les agents, quel que soit leur niveau, ne comptent pas pour la direction.
Nous demandons le retrait immédiat de l’arrêté signé par le directeur général et de la note sur les formations.
En attendant, il est hors de question de participer à une telle parodie de dialogue social.

Les syndicats CGT, FO et SUD de l’Insee

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